La rencontre avec le dieu

La rencontre de Paul avec Jésus ressuscité, dans le chapitre 9 des Actes des Apôtres est le modèle de rencontre qui a marqué l’Occident :

Paul, qui portait encore son nom juif de Saul, détestait les disciples du Christ. Il était en route pour Damas, envoyé par le grand prêtre juif pour arrêter des chrétiens, afin de les emmener en captivité à Jérusalem :

« Quand il se vit soudain enveloppé d’une lumière étincelante venant du ciel. Renversé à terre, il entendit une voix lui dire « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? »

(La voix révèle qu’elle est Jésus et dialogue avec Paul…)

Ses compagnons de voyage, figés de stupeur, étaient là, entendant bien la voix mais n’apercevant personne. Saul se releva de terre, mais, bien qu’il ouvrît les yeux, il n’y voyait plus. »

A Damas, un chrétien lui imposera les mains sur les yeux pour le guérir. Baptisé, il deviendra un ardent propagateur de la parole chrétienne, jusqu’au martyre. Beaucoup d’historiens des religions le considèrent comme le principal fondateur du christianisme, par ses écrits et par ses voyages auprès des premières communautés chrétiennes autour de la Méditerranée.

(Récit de la rencontre résumé d’après La sainte Bible, éditions Brépols).

La conversion de saint Paul, par Le Caravage, XVIIe siècle,

église Sainte Marie du Peuple, Rome.

La rencontre avec le dieu est toujours positive pour l’humain quand c’est le dieu qui se présente à lui, même si, comme pour Paul, le premier contact est un peu rude.

En général, dès qu’il se voit face à un dieu ou un messager des dieux, l’humain obéit à un rituel qui va organiser leur rencontre de façon à ce que chacun des deux reste à sa place : face au buisson ardent, Moïse se déchausse comme la Voix le lui ordonne, Abraham se prosterne devant les anges, Ulysse s’agenouille devant Athéna, etc mais quand l’humain s’approche d’un dieu par hasard et donc n’accomplit pas de rituel, la rencontre se termine par la destruction de l’humain, coupable d’avoir pénétré sans permis dans une zone non autorisée.

Moïse se déchausse devant le buisson ardent, gravure par Albert Pfister, 1493.

L’idée que le dieu devrait pardonner à l’humain qui n’a pas fait exprès de franchir la frontière le séparant du divin n’existe pas dans les récits mythiques : la porosité des frontières n’est pas admise dans cette forme de pensée !

Les deux pôles de la dualité divin/humain doivent rester bien séparés et tout franchissement de la limite par l’humain provoque sa destruction, comme on l’a vu à propos de l’arche d’alliance des Hébreux, qui foudroie 70 hommes qui ont osé regarder ce qu’elle contenait (thème “L’objet merveilleux protecteur”)

Je détaille cet aspect destructeur de la force divine dans le commentaire de la notion de nudité, (thème Voir une femme nue, en lien avec l’épisode 4), et dans le commentaire de la notion de pureté, (thème Le pur et l’impur, en lien avec l’épisode 6).

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