3. La perle sacrée

Tenez, la voilà, Rose-des-Victoires, maintenant altesse héritière de Timbara, qui arrive dans sa chambre, où son petit chien blanc tout ébouriffé l’accueille avec des aboiements de joie. Si vous ne saviez pas qu’elle est princesse, vous ne le devineriez pas, à voir la simplicité du décor dans lequel elle vit.

Après avoir passé son enfance dans une chambre de l’appartement de sa mère, elle vient de déménager dans l’appartement traditionnellement occupé par le prince héritier, qui se compose de trois pièces : une chambre pour elle et une partagée par la nourrice et la femme de chambre, avec un grand salon entre les deux. Elle a fait retirer le mobilier sculpté et doré et les lourds rideaux brodés d’argent qui cachaient la lumière, et les a remplacés par des meubles et des tissus très simples, plus modernes selon elle. Du passé, elle n’a conservé que les ravissants panneaux de bois peints qui ornent les murs, comme un prolongement du jardin qu’on aperçoit par les grandes fenêtres des balcons.

Elle s’assied à la simple table qu’elle a choisie pour bureau et commence un Cahier de confidences, pour analyser les changements qu’elle vit.

C’est un peu indiscret de notre part, mais sans faire de bruit, lisons par-dessus son épaule. En quelques lignes, elle a résumé les interventions des députés. L’affirmation du député des métiers du textile sur le fait qu’elle va porter dans les cérémonies publiques le magnifique voile brodé qui lui a été  offert l’indigne. Elle note :

Plus jamais je ne me laisserai empaqueter vivante dans ce genre de linceul. Puisque je suis maintenant le deuxième personnage de l’Etat, j’entends bien m’habiller librement. Et pas question non plus de reproduire mon portrait sur les objets vendus aux voyageurs. Mon image m’appartient, je ne la laisserai à disposition de personne.

Elle cesse d’écrire pour prendre un petit miroir dans le tiroir de son bureau et examine attentivement son visage : « Bouche moyenne, nez moyen, yeux marron, cheveux châtains… rien d’extraordinaire. De  toute façon, les voyageurs n’auraient pas été intéressés !»

Elle ne se rend pas compte que son visage, aux traits réguliers encore un peu enfantins, a quelque chose de très séduisant : son regard vif, toujours attentif à ses interlocuteurs, et qui exprime l’intérêt réel qu’elle a pour les autres. Et un sourire, charmant lui aussi de sincérité. Elle a aussi de beaux cheveux longs châtains, que la femme de chambre prend soin de coiffer en un chignon très élaboré, souvent piqué de perles ou de fleurs.

C’est pour respecter la tradition qu’elle se laisse ainsi préparer, mais en réalité, elle ne s’intéresse pas à la parure. Aux longues et encombrantes robes brodées qui enchantent les filles de son âge, elle préfère les tenues qui permettent la liberté des mouvements :

Maintenant, je m’habillerai toujours avec des tuniques et des pantalons, comme  quand je monte à cheval. Pour faire bouger les choses, il faut que je puisse bouger moi-même !

Nous étions dans le passé une dynastie guerrière et nos noms en portent la trace. Heureusement, malgré son nom Gloire-de-l’épée, Père n’est pas batailleur du tout. Il se fiche d’agrandir le royaume. Il dit qu’il a assez de travail pour le faire prospérer tel qu’il est.

Moi non plus, je ne veux pas faire des conquêtes. Je veux honorer mon nom en remportant la victoire sur la pauvreté, la victoire sur l’ignorance, la victoire pour le bonheur du peuple.

Ça, quand même, c’est un beau projet, n’est-ce pas ? En tout cas, c’est bien écrit.

Dommage qu’elle n’ait pas eu un discours à prononcer pour remercier les députés, nous aurions su si elle est aussi brillante à l’oral qu’à l’écrit. Nous finirons par le savoir, parce que nous allons la suivre jour et nuit, maintenant qu’elle incarne l’avenir du Royaume de Dame Tolérance.

Oh ! Ne vous attendez pas à découvrir une vie de luxe et de fêtes, au milieu de nombreux courtisans richement vêtus, vous seriez déçus. Oubliez vos images dans le style cour du roi soleil, qui auraient été de mise il y a plusieurs générations. Succédant à deux rois qui s’étaient signalés par leurs folles dépenses, le précédent roi, craignant la colère du peuple, avait commencé à restreindre le train de vie de la cour, et celui qui règne maintenant, le père de Rose, en est carrément venu à l’austérité. Il  déteste les bals, car il a la grâce d’un ours, le théâtre l’ennuie au point qu’il s’endort face à un spectacle et les feux d’artifices lui arrachent les oreilles. Se priver de ce genre de fantaisies est un vrai soulagement pour lui ! Il aime à dire qu’après l’équitation, son loisir favori est le travail, la seule activité où il ne s’ennuie jamais.

Son père lui a souvent rappelé que le Royaume porte une lourde dette publique, si bien qu’il en est devenu un peu pingre sur les bords. Par-dessus tout, il déteste les courtisans qui se font engraisser aux frais de l’Etat, sans autre travail que de flatter les vices des monarques, à commencer par leur orgueil. Pas un de ces parasites dans son entourage, uniquement d’honnêtes fonctionnaires qui travaillent pour gagner leur salaire, se plaît-il à rappeler à sa fille, quand elle se plaint de sa vie solitaire et monotone, dans un palais aux pièces trop grandes pour le faible nombre de personnes qui l’habitent maintenant et où jamais ne résonnent une note de musique ni des réparties de comédiens.

 

Deux jours vont passer sans activité notable pour Rose.

Enfin, le quatrième jour du mois de la lune, nous la voyons assister à sa première réunion officielle. Quand elle entre dans le bureau de son père, les membres du Petit Conseil du roi s’inclinent devant elle, chacun avec quelques mots de félicitations pour son engagement. Tout en murmurant lui aussi ses félicitations, Messire Coffre-Fort, ministre de l’Intérieur et des finances, baise longuement l’anneau symbolisant le Royaume.

Gênée de sentir les lèvres et les mains humides de cet homme frotter sa peau et son nez la renifler comme celui d’un chien, Rose le laisse faire en se disant qu’il s’agit d’un vieillard déjà un peu sénile.

Assise à la table ronde près de son père, elle examine discrètement les conseillers qui l’entourent. Cheveux blancs et bedaine affirmée, deux d’entre eux occupaient déjà leur poste sous le roi précédent : Messire Coffre-Fort et le maréchal Nous-voilà, chef des armées. Les deux autres sont de la même génération que le roi, ils ont environ quarante ans. Rose connaît depuis toujours le commandant Archer, qui a débuté comme responsable de la sécurité de la reine et qui est actuellement chef de la Sécurité. Sous des yeux très bleus, son visage mince et sévère est barré d’une grosse moustache. Rose sait que son père lui fait une totale confiance et que sa mère l’apprécie beaucoup. Quant au quatrième conseiller, Messire Balance, grand Chancelier, elle sait peu de choses de lui.

Depuis sa nomination, personne dans son entourage ne l’a informée du drame du marché. Elle avait remarqué quelques bizarreries en ces jours d’ordinaire sereins : l’absence fréquente de son père, la nervosité de sa mère, les chuchotements des serviteurs, mais elle tombe des nues en entendant le chef de la Sécurité résumer  ce que les crieurs publics appellent « Le drame du marché » et préciser :

– Après l’agression initiale des lunaires, les solaires s’en sont pris aux commerces qu’ils savaient tenus par des lunaires. Il y a eu beaucoup de commerces détruits, des dizaines de blessés et dix-sept morts supplémentaires, ce qui fait un total de dix-neuf décès violents en une demi-heure. Une dizaine d’agresseurs solaires ont été arrêtés, mais aucun pris en flagrant délit d’homicide, uniquement des coups et des destructions d’étalages. Chez les lunaires, trois agresseurs ont été arrêtés : un dénommé Corindon, fils d’un commerçant, un dénommé Romarin, petit-fils de Messire Armoise l’herboriste royal et un dénommé Renard-du-Désert, petit-fils de Dame Lune-de-mai, ancienne nourrice de Sa Majesté et actuelle gouvernante de son altesse Rose. L’enquête doit maintenant éclaircir leur responsabilité dans la mort des boulangers et le déclenchement de l’émeute.

Au nom de Renard-du-Désert, Rose a étouffé un cri, et c’est la mine atterrée qu’elle écoute Archer continuer son rapport :

– Nous avons pu établir avec certitude la liste des membres du groupe de prière que fréquentent les trois garçons arrêtés.

– Il n’y a que des jeunes ?

– Oui, sire. Ils ont entre 15 et 20 ans, ils se réunissent une fois par décade dans une maison près du temple de la Lune. La grande prêtresse en personne vient leur faire des discours. Il faut que j’interroge cette femme pour…

– N’y pensez pas, l’interrompt le roi. La partie où elle réside dans le temple est interdite aux hommes !

– Je peux la convoquer au poste de sécurité.

– Encore moins ! Elle ne sort jamais ! Renoncez dès maintenant à son témoignage.

Le chef de la Sécurité insiste en vain : le roi ne veut pas de scandale en cette période de fêtes familiales. L’enquête devra donc attendre la fin de la décade sacrée. Comme le maréchal Nous-voilà lui demande quel geste de compassion il va manifester envers les boulangers agressés, le roi décide de supprimer la grande cérémonie de l’Équinoxe.

– Très bien, sire ! dit le maréchal avec un sourire satisfait.

– Punir tous les adorateurs de la lune à cause de quelques uns me semble disproportionné, si je peux me permettre de dire cela à votre Majesté, fait remarquer Archer. D’autant plus que toutes les autres personnes assassinées sont de religion lunaire et que les familles peuvent souhaiter le secours de leur religion.

– Vos propos signifient que vous soutenez ceux qui ont déclenché ce drame, ces agresseurs lunaires, grogne le maréchal Nous-voilà.

– Pas plus que vous ne soutenez les adorateurs du soleil, réplique suavement Archer.

–  Mais si, je les soutiens ! réplique sèchement le vieux chef des armées, imperméable à l’ironie. J’ai conservé la foi de mes ancêtres, moi ! Et vous, à quelle foi appartenez-vous maintenant, si vous avez le courage de nous le dire ?!

– Ma seule religion, c’est le bien public, répond calmement le chef de la Sécurité.

– Mais vous avez bien une vraie religion ? interroge Rose.

– Non, princesse. Je n’en ai aucune. En même temps, je les pratique toutes, puisque j’assiste à beaucoup de cérémonies religieuses publiques, pour veiller à leur sécurité, et je peux vous dire que c’est toujours la même chose, des chants, des prières, des incantations, des prosternations…

Indifférent à la mine outrée du maréchal Nous-voilà devant les propos égalitaires du chef de la Sécurité, le roi demande à Rose son avis sur l’annulation de la grande cérémonie d’équinoxe. Elle répond :

– Au lieu de l’annuler, on pourrait en faire une cérémonie pour l’unité du royaume, en y invitant des représentants des autres cultes.

Les conseillers manifestent unanimement leur surprise devant cette proposition et partent aussitôt dans un débat sur son opportunité. Le maréchal Nous-voilà est scandalisé à l’idée d’un mélange entre les « vrais croyants » et les « impies », Archer et Balance sont plutôt favorables et Coffre-fort reste muet, perdu dans la contemplation béate de la princesse qu’il n’avait pas vue depuis des années et qui semble lui faire forte impression. Le roi écoute tout le monde, puis, après un moment de réflexion, décide :

– Je vais faire proclamer par les crieurs publics : que le grand Chambellan a apporté un premier secours, pris sur le trésor royal, aux familles de toutes les personnes assassinées ; que pour exprimer notre compassion envers toutes les familles éprouvées, la cérémonie publique de l’Équinoxe sera moins riche que d’habitude. La partie la plus festive, c’est-à-dire le cortège de la perle est annulée et remplacée par une cérémonie unitaire ; enfin, l’enquête établira les responsabilités et tous les coupables seront punis comme ils le méritent.

Le roi regarde sa fille :

– Rose, puisque c’est votre idée, vous irez vous-même prévenir la prêtresse et inviter les représentants des autres religions. Le grand Chancelier organisera vos visites dans les meilleurs délais. Commandant, vous escorterez la princesse. Messires, je vous remercie de votre dévouement pour le Royaume.

Les ministres et les militaires partis, le roi dit à sa fille :

– Ce soir, vous viendrez avec moi dans la crypte des ancêtres. Je veux faire une répétition pour m’assurer que vous tiendrez bien votre rôle, quand la grande prêtresse viendra chercher la perle.

– Mon rêve a toujours été de caresser la perle, dit Rose.

– Cela restera un rêve, ma fille. Il est interdit de toucher la perle, sous peine de malheur grave pour le Royaume. La prêtresse elle-même ne la touche pas, elle la transporte respectueusement dans son coquillage, après des prières et des invocations.

– Pourquoi tant de précautions ?

– Vous savez bien que c’est un objet sacré. Mère Lune elle-même l’a déposée un soir d’équinoxe sur la plage où se promenait le roi. C’est une larme tombée de ses yeux parce que la triste situation de ses adorateurs l’affligeait.

Rose connaît par cœur l’histoire et elle la récite aussitôt :

– Le roi l’a entendue lui demander : « Pourquoi me persécutez-vous ? ». Il a été si surpris qu’il est tombé de son cheval. Il était devenu aveugle et il a fallu qu’il aille au temple de la lune pour retrouver la vue. Il appartenait à la dynastie des guerriers du Soleil mais il s’est converti à la religion lunaire, après sa rencontre avec la déesse et le don qu’elle lui a fait. C’était mon arrière-arrière-grand-père.

– Depuis, la perle est cachée toute l’année au cœur de la forteresse de Sanara. Elle n’est offerte à l’adoration des fidèles qu’à l’équinoxe de printemps, en souvenir du jour où  Mère Lune nous a l’a donnée. Cet objet merveilleux protège le Royaume et lui donne sa prospérité.

– Père, je ne crois pas que la prospérité du Royaume repose sur une perle. Les Guerriers du Soleil qui venaient du Sud avaient réduit en esclavage le peuple du Nord, le peuple de la lune. Après sa conversion, mon arrière-arrière-grand-père a aboli l’esclavage. Tous ces miséreux ont pu librement faire prospérer un lopin de terre ou un atelier. La richesse est venue avec la liberté, tout simplement, la magie n’y est pour rien.

– Vous pouvez penser ainsi, mais le jour de la cérémonie, vous serez à mes côtés quand je proclamerai publiquement notre reconnaissance à Mère Lune pour le don merveilleux qu’elle fit à notre ancêtre et vous vous engagerez à protéger la perle, conclut le roi d’un ton sans réplique.

Rose se lève pour partir puis demande, d’une voix inquiète :

– Père, que pouvons-nous faire pour Renard-du-désert ?

–  Rien. Il faut laisser la police et les juges faire leur travail. Je sais bien que c’est le petit-fils de votre gouvernante et que vous avez joué ensemble, étant enfants. Mais la famille royale doit rester neutre dans cette affaire, comme dans toutes les affaires de justice.

Rose se retire sans insister, en proie à des sentiments contradictoires : à la fois un peu inquiète quant à sa mission d’ambassadrice auprès des religieux, et fière que son idée de cérémonie d’union ait été retenue : « C’est ma première action au service du Royaume de Tolérance !» pense-t-elle.

Mais le sentiment dominant est son angoisse pour Renard-du-désert. Elle l’aimait tant, quand elle était petite. Elle n’avait qu’une amie de son âge, dans le palais, Flamme, la fille du grand Chambellan. Pour les distraire, sa gouvernante Lune-de-mai amenait souvent son petit-fils. Plus âgé de quelques années, Renard-du-désert prenait très au sérieux son rôle de chevalier combattant les dragons et les géants, tandis qu’elles étaient les princesses, les bergères ou les fées, selon les aventures qu’ils s’inventaient dans les cours et les jardins du palais. « Renard était si gentil à cette  époque.  Ça remonte à quand ? cinq ou six ans, à peine… Et maintenant, il est en prison… Je vais l’aider, mais pour le moment, il faut que je me concentre sur mon rôle pendant les cérémonies de l’équinoxe. De toute façon, l’enquête ne reprendra qu’après la décade sacrée, j’ai un peu de temps.»

Elle croit avoir du temps… Qui peut prétendre posséder le Seigneur Temps ? Il est, puis il n’est plus, mais il est encore, pour d’autres que nous. Dans son ventre fécond, il porte tellement de mystères que nous ne savons pas ce qu’il va enfanter demain ou seulement dans quelques minutes.

La preuve : quelques heures plus tard, dans la crypte éclairée par la lune d’équinoxe qui apparaît énorme à travers les minces ouvertures ménagées dans le rempart, Rose et son père ont la stupéfaction de découvrir que le coquillage posé sur l’autel au milieu de la pièce voûtée est vide : la perle a disparu.

A la lueur de leurs lampes, ils la cherchent par terre, au pied de l’autel et devant la première rangée des sarcophages de la dynastie des guerriers du soleil. Rien ! Elle a bel et bien disparu !

Voilà qui change radicalement tous leurs projets…

S’approchant d’une ouverture, Rose aperçoit le sable découvert par la mer qui s’est retirée très loin, et sur le sable, des traces de pas. Elle fait remarquer à son père que le mur du rempart est de grosses pierres mal équarries : quelqu’un a dû marcher sur le sable, grimper en s’accrochant aux pierres, se glisser dans une ouverture et repartir par le même chemin. Rose se penche tellement que son père la retient : quelqu’un de mince comme elle peut en effet se glisser par la fenêtre.

– La grande marée d’équinoxe, murmure le roi, accablé. Elle avait déposé le trésor sacré sur la plage, et ce soir, elle a permis qu’on nous le reprenne.

Abasourdis, ils quittent la crypte des ancêtres. Rose voudrait rester avec son père qui a fait convoquer en urgence le responsable de la Sécurité, mais il exige qu’elle aille se coucher.

Dans son lit, elle continue à réfléchir à la disparition de la perle offerte par Mère Lune : « C’est pour assurer sa sécurité que nous la conservons dans la crypte des ancêtres, l’endroit le plus sûr du royaume, au cœur du palais fortifié de Sanara. Et la seule fois de l’année où les fidèles peuvent la voir en vrai et la vénérer, on va leur dire que nous ne l’avons plus ? Ils vont croire que c’est encore un méfait des adorateurs du soleil, après les assassinats du marché.  On risque la guerre civile pour de bon !» Elle pense aussi à son ami en prison : « Lui aussi, il doit avoir du mal à s’endormir. Je suis sûre qu’il est innocent. Il ne peut pas avoir changé au point d’être devenu un assassin. Mais comment le prouver ? »

Le Seigneur Temps passe et enfante ce qu’on n’attendait pas. Voilà comment, au petit matin, Rose est face à son bureau, pâle, les yeux cernés. Elle voudrait saisir son calame pour tracer quelques mots sur son cahier, mais sa main glacée ne peut le tenir.

Je vais vous dire la vérité, puisque c’est mon métier de tout raconter. Alors, voici :

La princesse dormait quand son petit chien s’est mis à gémir. Réveillée, elle a constaté que le volet du balcon de sa chambre était ouvert. Avec la pleine lune, elle y voyait presque comme le jour : Caramel était en train de faire la fête à quelqu’un entré par le balcon !

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