43. Dialogue avec un inconnu

Le douzième jour du mois des Herbes, dès son entrée dans le bureau du ministre, Ardent lui remet les deux petits poignards confiés par ses amis. L’un des sièges qui font face au bureau est occupé par un homme.

Sans le lui présenter, Archer fait asseoir le garçon et lui dit :

– Quand je parle aux gens de ce ministère de réformer les institutions, ils sont affolés. Ils ont l’impression que réformer, c’est commettre un crime de lèse-majesté. J’ai résumé à mon… collègue les idées que vous détaillez dans vos rapports à votre père. Je vous laisse les lui expliquer en détail. Je ne peux pas rester avec vous. 

Pendant qu’Archer se retire après une brève inclinaison, Ardent observe l’inconnu. Moustache et barbichette, les tempes grisonnantes, un discret embonpoint, l’homme semble avoir une quarantaine d’années. En vêtement civil sobre, il est difficile à situer dans la hiérarchie sociale. Le regard bienveillant, l’homme dit avec calme :

– Si j’ai bien compris ce que m’a résumé son Excellence, votre projet est d’affaiblir le pouvoir du roi ?

– Non, Messire, je ne veux pas affaiblir le pouvoir du roi, je veux renforcer le pouvoir du peuple. 

L’homme a un sursaut de surprise, mais fait signe de continuer. Ardent prend une grande inspiration :

– Pour être le plus concret possible, je vais prendre l’exemple que je connais le mieux, celui des routes. Dans le Sud, leur état est déplorable. Il y a des souvent des conflits parce que les charrettes ne peuvent pas se croiser correctement, ou alors elles restent bloquées dans les ornières. Cet état lamentable est dû pour une bonne part au fait que personne ne se sent responsable de leur entretien. 

– C’est au gouverneur de veiller à l’entretien des routes les plus importantes.

– Oui, certes. Pour aider le gouverneur… je ne sais pas si son Excellence vous a dit que je suis le fils de l’ancien gouverneur de la région Sud…

Avec un petit sourire, l’homme fait signe que oui. Ardent continue :

– Pour aider mon père, j’ai fait un rapport sur l’état des routes. J’ai proposé de les classer en catégories, pour définir les responsables de l’entretien. Les plus petites, qui ne servent qu’aux riverains, seraient entretenues par eux, et les plus importantes par la région.

Pour faciliter le commerce, j’ai proposé d’élargir les routes qui relient les villes, mais les propriétaires des terres traversées ont refusé de laisser prendre la surface nécessaire à l’élargissement ! Ils ont refusé de s’occuper de l’entretien ! Et ils ont refusé de supprimer les péages qu’ils perçoivent sur les ponts ou les gués.

– C’est normal que les propriétaires défendent leurs intérêts, non ? dit l’homme, avec son petit sourire indéchiffrable.

– Ah ! Non ! L’intérêt privé doit s’effacer devant l’intérêt public ! Quand mon père m’a annoncé qu’il ne donnerait pas de suite à mon rapport, j’étais furieux contre ces monseigneurs !

Des rentiers accrochés à leurs privilèges ! Ils sont bêtes au point de ne pas comprendre que quelques arpents de terre en moins pour eux, c’est des déplacements plus rapides, un commerce facilité pour tout le monde ! Et pas de péages ! Laissez passer, laissez circuler ! Il serait si facile d’augmenter la richesse commune ! Et ils en profiteraient eux aussi ! 

Ardent se tait, un peu gêné de s’être laissé emporter par sa passion oratoire, et l’homme répond :

– Si votre père n’a rien pu imposer aux propriétaires terriens, c’est parce qu’il était l’un des leurs. Un vrai gouverneur, représentant l’Etat, peut imposer ce qui va dans le sens de l’intérêt public. Au contraire, si l’Etat est faible, les petits chefs locaux en profitent pour imposer leur volonté. L’exemple de vos routes montre bien qu’affaiblir le pouvoir du roi ne renforce pas celui du peuple mais celui des riches. Le roi est le meilleur protecteur du peuple.

– Je n’ai pas fini ma démonstration, si vous le permettez. Je veux bien croire que le roi veut aider le peuple, mais il est loin. Dans son palais de Sanara, il ne sait pas ce dont le peuple a besoin, au fin fond des provinces. Il faut obliger ceux que vous appelez les petits chefs locaux à répondre aux besoins du peuple. 

– Oui… Mais peut-on obliger des puissants à quoi que ce soit ?

– Mon idée, c’est que dans les provinces, il y ait un conseil local autour du gouverneur, comme le roi a un Grand Conseil. Si on découpait la région en quartiers, chaque quartier désignerait un représentant au conseil provincial. Bien sûr, il s’agirait probablement de personnes riches et influentes. Mais ils auraient des comptes à rendre au peuple. 

– Pour le Grand Conseil, le peuple n’est pas consulté. Vous savez comment ça marche, les mandats de députés : les riches se choisissent entre eux. Dans chaque métier, les hommes les plus importants usent de leur influence pour se faire désigner. Dans les temples, on choisit les donateurs les plus généreux pour être députés des religions. Pour les députés des provinces, les membres des vieilles familles se réunissent pour désigner quelques uns d’entre eux. 

– Dans ma région, tout le monde se connaît. Si les gens choisissaient un député pour le conseil de la province, ils pourraient facilement aller le trouver pour lui dire ce qu’ils attendent de lui. Et s’il ne le fait pas, il ne sera pas réélu.

– Et vous croyez vraiment que les riches vont accepter de recevoir des ordres des gens du peuple ?

– Sur les terres possédées en propre par ma famille, vivent plus de 200 personnes qui me connaissent. S’ils me donnent un mandat, j’aurai enfin une légitimité pour faire les changements utiles à tous.

– Je comprends ! Par ce rôle de député provincial, vous retrouveriez un peu du pouvoir que votre famille a perdu.

– Je ne cherche pas le pouvoir pour moi. Et je ne serais pas seul à décider puisqu’il y aurait d’autres députés et bien sûr, le gouverneur. Mon projet n’est pas d’éliminer le représentant de l’Etat, au contraire, c’est de l’aider à choisir ce qui est bon pour la province.

– Et vous avez déjà une idée des personnes qui composeraient ce conseil de province ?

– Je ne peux pas savoir à qui le peuple donnera mandat. Si des riches ne veulent pas se proposer pour être élus, tant pis pour eux, la place sera prise par d’autres ! J’espère seulement que beaucoup de jeunes comme moi voudront se proposer. 

– Vous êtes un peu jeune pour une fonction de député, non ?

– Est-ce que j’étais trop jeune pour mourir ? Je suppose que non, puisqu’on m’a envoyé combattre ! L’âge n’est pas un obstacle, à mon avis. Il y a une chose que je ne suis pas arrivé à faire comprendre aux adultes de mon entourage, mon père… paix à ses cendres… mon oncle, leurs amis… peut-être que vous… vous comprendriez ?

– Dites toujours, je vais faire de mon mieux pour vous comprendre.

– Dans mon entourage, il y a des personnes âgées qui se vantent d’avoir une nombreuse descendance, par exemple, sept enfants et quarante petits-enfants. Entre ce couple et leurs quarante descendants, la quantité de richesses à partager n’a pas changé, c’est-à-dire que la surface des terres agricoles est la même, et on n’a pas développé la production de textiles ou d’autres objets indispensables. Il me semble évident que si  les gens sont plus nombreux à partager les mêmes richesses, ils sont plus pauvres.

– C’est évident, en effet,  mais que peut-on y faire ?

– C’est ce que disaient les conseillers de mon père : on n’y peut rien ! Ils trouvaient normal que la population augmente mais ils ne cherchaient pas à augmenter les richesses à partager. 

– Et comment peut-on augmenter les richesses, d’après vous ?

– Ce serait le principal rôle de ce conseil provincial, trouver des moyens d’aider à augmenter la richesse. En améliorant les terres, comme le fait mon ami Basalte, en créant des écoles, en développant le commerce, et pour cela il faut améliorer les routes et s’ouvrir aux autres régions et aux autres pays. 

– Je suis d’accord quand vous dites que les échanges favorisent l’enrichissement et pourtant, le projet de votre père n’était pas de s’ouvrir aux autres régions, mais au contraire de s’en couper encore plus ! Cela n’allait pas vous enrichir, d’être indépendants !

– Si ! Parce que nous n’aurions plus versé des impôts au roi ! On aurait eu tout notre argent pour nous !

– Les fanatiques de la religion solaire ont fait croire à votre père qu’en détruisant la royauté, il gagnerait l’indépendance de sa province. J’espère que vous avez compris que c’était totalement faux.

– Mais si, c’était une promesse jurée sur les livres sacrés !

– Allons donc ! Pourquoi se priveraient-ils de la province la plus facile à administrer, pour eux, puisqu’elle est exclusivement de religion solaire ?

L’argument est tellement évident qu’Ardent se tait. Au bout d’un moment, son interlocuteur reprend, pensivement :

– J’ai tout de même du mal à comprendre comment votre père a pu accepter de venir massacrer la population de Sanara et la famille royale.

– On ne voulait massacrer personne, juste combattre l’armée royale. Les milices solaires devaient nettoyer la ville…

– Quoi ! Nettoyer ! Vous vous rendez compte de ce que cela voulait dire, concrètement ? Drôle de nettoyage, passer une ville au fil de l’épée !

Devant l’indignation de son interlocuteur, Ardent baisse la tête :

– A ce moment-là, je ne réalisais pas… Mais ils avaient promis de laisser vivre ceux qui se soumettraient. 

– Les laisser vivre peut-être. Mais dans quelles conditions ? En supprimant toutes les libertés ? En interdisant la religion lunaire ? En rétablissant l’esclavage aboli par mon… par le roi qui s’est converti ? Après un moment de silence commun, l’homme reprend :

– Quel gâchis ! Il aurait été tellement plus simple de venir trouver le roi et de négocier un montant d’impôt inférieur ! 

– Négocier pour faire baisser les impôts ? ! s’exclame Ardent, stupéfait.

– Bien sûr ! Vous savez que les impôts déplaisent à tout le monde. Les représentants des métiers viennent demander au roi ou à ses ministres un allègement de leurs charges, métier par métier. Les régions aussi, mais là, c’était le ministre de l’intérieur et des finances qui négociait, et on sait maintenant qu’il se servait largement au passage. Il avait compris que les solaires du Sud ne s’abaisseraient pas à se plaindre à un roi de religion lunaire et il en a profité pendant des années. 

L’homme pose encore quelques questions sur le fonctionnement qu’Ardent imagine pour ce conseil provincial, puis lui dit :

–  Mettez toutes vos idées par écrit de façon aussi précise que possible. Archer me les présentera et nous en reparlerons, vous et moi. 

Il s’en va et son Excellence revient un peu plus tard, accompagné d’Artimon :

– Messire Ardent, mon… collègue a jugé l’entretien très intéressant. Pour votre action de réparation, je vous propose de développer un rapport sur cette idée de conseil provincial destiné à seconder le gouverneur.

– Merci, Excellence, je suis très satisfait moi aussi de cet entretien et de l’idée de travailler avec vous. 

 – Pour ce qui me concerne, vous ne me reverrez plus pendant un certain temps. Le roi a tiré la leçon des problèmes du Sud. Je vais donc partir inspecter les autres provinces, rencontrer les gouverneurs et les conseils des villes, pour m’assurer de ce qui va et de ce qui ne va pas.

Mais voici Messire Artimon, qui a travaillé avec moi à Tara. Il connaît votre région, il vous aidera à préparer votre rapport. Il vous faudra détailler les actions que ce conseil provincial pourrait mener pour améliorer les routes, les hôpitaux, les écoles, le commerce, etc. Je vous propose de venir au ministère tous les matins, et de rester à l’école l’après-midi. Les cours vont reprendre, puisque Rose est guérie.

Bien qu’un peu déçu de ne pas pouvoir observer le ministre pour se faire une idée plus précise de ce qu’il peut attendre de sa protection, Ardent est submergé de joie à l’idée de retrouver Rose guérie.

 

En effet, au matin du treizième jour du mois des Herbes, tous les élèves arrivent en avance pour la reprise des cours. Seuls manquent Ardent, qui travaille au ministère, et Eridan. Filles et garçons accueillent chaleureusement Béryl et Cendres Brûlantes arrivée la veille.

Dans leur joie de se retrouver, Miroir-des-eaux et Montagne échangent des tapes dans le dos pleines de masculinité mais ils ont les yeux humides. Puis, alors que tout le monde bavarde en attendant le professeur, Montagne-de-lumière demande le silence et prend la parole :

– Gentes Demoiselles et beaux Messires, pour préparer mon action de réparation, je suis souvent avec un gars de Sanara qui parle tout le temps de liberté et d’égalité. Il m’a converti à sa passion pour l’égalité.

– Il n’a pas dû avoir du mal, ironise Flamboyant, vous détestez tellement ceux que vous appelez les monseigneurs !

Imperturbable, Montagne continue son discours : 

– Demoiselle Cendres Brûlantes vient d’arriver de Tara.  Mais elle n’est pas otage comme nous. Je trouve que ce n’est pas normal, elle doit être traitée comme nous ! Elle aussi, elle doit être otage, sous la menace de se faire couper la tête !

Tous les élèves sont stupéfaits et choqués par ces paroles, sauf Cendres Brûlantes qui en rit :

– Montagne-de-lumière, le plus gentil de tous, menace de me couper la tête ! Je devine que je vais devoir racheter ma vie ?

– Vous devinez juste, ô noble fille de notre cher Prince Vaillant ! Et que proposez-vous pour sauver votre jolie tête ?

– La seule chose que je puisse faire, c’est d’essayer de vous charmer par mes contes. Si mes paroles vous plaisent, vous ne ferez pas couper la tête qui les prononce ?

– je m’en garderai bien, pour vous écouter encore ! Alors, nous nous asseyons à vos pieds, noble Demoiselle, et nous buvons l’eau rafraîchissante de vos paroles !

Pendant que l’auditoire s’installe, Flamboyant bougonne à l’intention de Montagne :

– C’est quoi cette façon de parler si alambiquée ? Vous pouviez pas lui dire de conter, tout simplement ?!! 

– C’était pour préparer l’ambiance, Monseigneur Grognon ! 

La jeune fille raconte avec un charme extraordinaire une longue histoire qui lui vaut de vifs applaudissements. Et aussitôt Flamboyant exige :

– Nous avons le temps d’en écouter une autre !

Cendres Brûlantes commence une nouvelle histoire mais voici qu’arrive Messire Plume, professeur de mathématiques. Elle se tait, par politesse. Les garçons du Sud s’empressent de réclamer la suite, mais elle leur dit aimablement :

– Messires, il faudra attendre demain pour connaître la suite. Ceci vous incitera à me garder en vie ! Par contre, si Messire le professeur veut une histoire, je suis à son écoute.

Messire Plume ne réfléchit pas longtemps :

– La science mathématique peut bien s’effacer un instant face à l’art du conte. J’avoue que si Peau d’Ane m’était conté, j’y prendrais un plaisir extrême.

Eridan qui vient d’arriver se glisse comme une ombre parmi les auditeurs, sans un mot ni un regard pour personne.

L’après-midi, en début du cours d’histoire et de géographie, Rose propose de faire d’abord le point sur les actions personnelles. Tout le monde admire les projets présentés par les trois élèves du Sud. Puis Aulne-du-lac demande la parole pour présenter son idée :

– Comme vous le savez, j’ai l’honneur d’être avec vous parce que je suis fils de Messire Salpicon, boulanger-pâtissier, député des métiers de bouche. Mais je vis dans le quartier des pêcheurs, chez mes grands-parents maternels. Je connais la côte et le delta du fleuve comme ma poche.

Quand on remonte vers les terres, il y a plusieurs passages difficiles pour les bateaux et même pour les barques, parce que le fleuve est étroit et plein de rochers. Pas loin de Sanara, il y a un de ces passages étroits, d’où on voit très bien le pays malimba, sur l’autre rive. Je vais proposer de construire un pont à cet endroit. Un pont en bois, parce que je connais des charpentiers de marine qui peuvent faire ce pont. Ce serait une première étape en attendant de construire un jour un pont en pierre.

La stupéfaction est générale mais le plus hostile est Flamboyant :

– Vous n’y  pensez pas ! Pour que ces sauvages viennent nous égorger !

– Pourquoi dites-vous que ce sont des sauvages ?

– Parce que ce sont des sauvages, tout le monde le sait ! Ils sont cannibales, même ! 

– Autrefois, oui, mais plus maintenant. Et même avant, c’étaient des cas exceptionnels. Par exemple, un ennemi particulièrement féroce dont ils voulaient détruire l’âme et capter l’énergie, ils mangeaient sa tête avant de brûler le crâne. 

Tandis que tous font des grimaces de dégoût, Rose fait gentiment remarquer :

– Vous semblez les connaître intimement !

– Ma grand-mère maternelle, qui m’a élevé puisque ma mère est morte à ma naissance, est une Malimba. C’est une vieille dame très gentille, qui me parle souvent de sa vie là-bas quand elle était petite. Ne faites pas ces têtes ! Ce genre de situation  n’a rien d’extraordinaire, chez les pêcheurs. De l’autre côté du fleuve, ils sont pêcheurs eux aussi. On se côtoie dans nos barques, on se parle, et il y a même des mariages, comme celui de mon grand-père. 

– Et quel serait l’intérêt de ce pont pour le royaume ? demande Rose. 

– L’intérêt serait de pouvoir faire des échanges avec les Malimbas. Ils ont des choses que nous n’avons pas, nous avons des choses qui peuvent les intéresser. 

– Pour faire du commerce, intervient Ardent, un pont ne suffira pas. Il faut qu’il y ait une route de l’autre côté, mais on ne peut pas aller construire une route chez eux. 

– C’est sûr ! Donc, il faut d’abord savoir si un pont les intéresserait, eux aussi, appuie Montagne.

– Non, assure Aulne, il faut d’abord savoir si notre roi est intéressé. Eux, je sais que ça les intéresse, je le leur ai demandé, je vais de temps en temps dans la famille de ma grand-mère. Mais ils ont peur de nous à cause de nos problèmes religieux.

– Au fait, ils sont de quelle religion ? demande Béryl.

– Aucune des nôtres ! Ils ont des tas de dieux et de déesses, plus des démons et des esprits protecteurs, et les âmes des morts ! C’est très compliqué, ces questions-là, chez eux. Et c’est pour ça qu’on leur fait peur.

Chez eux, c’est normal que le voisin ait un dieu différent. Ils en ont tant ! Chacun choisit son préféré et c’est tout. S’ils se mettaient à faire comme certains de chez nous, à vouloir que leur dieu soit le seul, ils s’entretueraient jusqu’au dernier. Alors, pour l’instant, ils ne cherchent pas trop à nous fréquenter. De peur qu’on les influence.

– Et si c’était le contraire, si en les fréquentant, chacun apprenait à accepter le dieu différent de son voisin, ça serait bien pour nous, non ?

Cette interrogation de Rose restant sans réponse, le professeur propose un échange entre Aulne et les autres élèves pour en savoir plus sur le pays voisin, en précisant qu’il va certainement lui-même apprendre beaucoup de choses.

Pendant la pause qui suit le cours, Eridan vient bavarder aimablement avec Rose. Il apprend ainsi qu’elle ne va pas tout de suite se remettre à jouer au ballon mais qu’elle sera ravie d’assister à la partie que les élèves du Sud et quelques autres ont programmée après les cours. Comme elle l’invite à y participer, il s’excuse vivement en expliquant avoir un engagement important. 

A la fin des cours, il annonce à haute voix son départ de l’école pour un rendez-vous, mais en réalité, il va dans la salle d’entraînement physique prendre un arc et un carquois : il a décidé de procéder au sacrifice qui va lui ouvrir les portes du pouvoir solaire.

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