38. Missionnaires de la balle au pied

Le matin du quatrième jour du mois des Herbes, le grand chambellan entouré de quatre soldats fait une proclamation solennelle aux quatre élèves rassemblés dans leur salle d’étude :

– Par ordre de son altesse héritière, à partir d’aujourd’hui, vous allez chaque jour quitter le palais deux par deux et partir enseigner la balle au pied. Vous serez conduits dans des lieux où vous êtes attendus. Vous ne devez rien prendre pour la route mais seulement un ballon : pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans votre ceinture. Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. Vous commencez dès aujourd’hui. Ces soldats vont vous conduire, ils iront vous rechercher ce soir. 

A voix basse, Flamboyant bougonne :

– Qu’est ce qu’elle a encore inventé pour nous humilier ? Vous avez entendu ? On n’emporte rien à manger et on ne rentrera que ce soir !

Ardent et Montagne partent ensemble. Clair et Flamboyant de leur côté. 

Nous allons suivre les deux premiers, car ils sont mes préférés, vous vous en doutez.

Ils sont accueillis à l’école des Grillons par Dame Lune-de-miel, directrice, qui se fait un plaisir de leur présenter son établissement :

– Vous êtes dans la première école gratuite créée par notre reine, il y a 20 ans. Avant, il n’y avait que des écoles privées. Les maîtres vendaient leur savoir comme les avocats ou les architectes vendent le leur. Mais beaucoup de parents ne pouvaient pas payer ou alors pas longtemps, juste quelques mois, à peine assez pour que les enfants apprennent un peu à lire et compter. La reine a créé d’autres écoles depuis, mais nous sommes sa préférée. 

C’est toujours chez nous qu’elle essaye les nouveaux enseignements. La reine m’a dit le plus grand bien de cette activité physique pour le développement des enfants. Cela m’intrigue un peu, je l’avoue, mais, en tant que fonctionnaire d’Etat, je ne me permets pas de critiquer les décisions en matière de programme scolaire. J’attends de voir comment les enfants vont réagir et je ferai un rapport sur l’intérêt de cette activité.

Dès qu’ils voient le ballon rouler et rebondir, garçons et filles sont fascinés. En quelques minutes, ils comprennent les principes du jeu et s’élancent eux aussi derrière la balle magique. 

A la pause de milieu de matinée, Ardent et Montagne obligent leurs élèves à s’asseoir un moment. Le maître rit :

– Ça les passionne tellement qu’ils voudraient continuer ! Mais vous avez raison, Messires, il faut qu’ils se reposent. Allez boire de l’eau, les enfants, ces messires vont venir prendre le thé chez madame la directrice. 

A la pause de midi, les garçons du Sud disent d’un air gêné :

– Excusez-nous, on nous a dit de ne pas emporter de nourriture.

La directrice s’exclame :

– Il ne manquerait plus que ça ! Nous avons tout préparé pour vous accueillir dignement ! Je vous ai apporté ma spécialité, les feuilles de vigne farcies au crabe.

Et tous les enfants présentent fièrement des portions préparées par les familles :

– Moi j’ai amené des coquillages gratinés aux herbes !

– Moi j’ai des feuilletés de poulet aux airelles !

– Vous voulez des roulés de salade aux œufs durs et au poisson ?

– Il faut que vous goûtiez les beignets au fromage de mon papa, personne à Sanara ne les fait mieux que lui !

En extase, Montagne goûte tout ce qui lui est proposé et multiplie remerciements, félicitations et questions sur les recettes. Ardent fait lui aussi honneur aux spécialités locales, mais plus modérément.

Le soir, durant le repas, Flamboyant et Clair racontent l’accueil enthousiaste qu’ils ont aussi reçu dans l’autre école et se disent impatients d’y retourner. Incroyable, Flamboyant n’a aucune critique à formuler ! Il va neiger, disait ma grand-mère dans un cas comme celui-là, un comportement tellement inhabituel qu’il change l’ordre naturel du monde !

Pendant que les garçons du Sud passent une soirée qui n’avait pas été aussi amicale depuis une éternité, fidèle à sa promesse, le capitaine Personne est auprès de Rose. Tout en caressant les deux animaux vautrés sur ses genoux, il l’interroge très précisément sur le fonctionnement de l’école de l’Union et sur la personnalité de chacun des garçons du Sud. Après l’avoir attentivement écoutée, il résume :

– Donc, il y a un bon gros qui aime manger, un petit méchant qui ne s’intéresse qu’à la balle au pied, un aristocrate qui connaît les plantes médicamenteuses et le fils du prince du Sud, dont vous ne connaissez pas les goûts. Pour le moment, ils font les entraîneurs de balle au pied à l’école des Grillons et à l’école des Pinsons. Ils doivent mener une action utile au royaume pour retrouver la liberté, mais ils n’ont pas d’idée. Des idées, j’en ai cent par jour, je vous en trouverai bien quatre ! 

– Des idées, oui, mais il faut qu’ils puissent les réaliser, l’interrompt Rose, un peu choquée par la légèreté avec laquelle le garçon parle de ce qui est un problème insurmontable pour elle.

– Je les aiderai aussi à les réaliser, ne vous inquiétez pas ! Vous voyez, future majesté, c’est comme ça que vous devez vous y prendre : en donnant des missions aux personnes compétentes ! Et avec moi, vous êtes bien servie : je suis compétent en tout, vu que je suis un propre à rien !

Il éclate de rire, esquisse quelques pas de danse puis fait un profond salut et s’en va après avoir solennellement murmuré :

– Majesté, votre ministre des Idées part en mission, pour votre plus grande gloire !

Tandis que les animaux sautent sur le lit pour venir se blottir contre elle, Rose est partagée entre l’espoir et le doute : « Flamboyant est irrécupérable, il faudra que Père trouve une sentence particulière pour régler son cas, mais laquelle ? Pas de la prison tout de même ? » s’interroge-elle avant de sombrer dans le sommeil.

Dès le lendemain, le ministre des Idées Personne se rend donc à l’école des Grillons, mais à sa façon. 

Au moment de la pause, alors que les enseignants et les instructeurs de balle au pied sirotent leur thé tout en bavardant, Dame Lune-de-miel jette un coup d’œil par la fenêtre car des cris de joie ont éclaté dans la cour. Elle soupire :

– Oh ! Non ! Encore ce conteur !

Le maître ne s’en émeut pas :

– Allons, madame la directrice, vous reconnaissez vous-même que c’est un excellent conteur ! 

– Oui, mais, c’est sa façon de s’imposer qui me gêne. Entrer dans l’école en sautant par-dessus le mur à la récréation, c’est irresponsable ! Je lui ai plusieurs fois dit qu’il devait prendre rendez-vous avec la secrétaire de la reine pour présenter son travail de conteur et obtenir l’autorisation officielle de venir conter. Mais il refuse toute contrainte administrative ! Enseigner sans cadre administratif ! C’est intolérable !

Devant la contrariété de la directrice, le maître propose d’aller rejoindre les enfants sans tarder. A leur arrivée, le conteur termine son histoire avant de venir s’incliner devant Dame Lune-de-miel et lui baiser cérémonieusement la main :

– Mes hommages du matin, Dame au sourire de miel, princesse de l’enseignement !

Pendant qu’il salue plus simplement les hommes, la directrice minaude :

– Jeune galopin, vous savez vous y prendre, pour me désarmer ! 

Elle frappe dans ses mains :

– Allons les enfants, les contes c’est fini, il faut continuer votre apprentissage du jeu de balle au pied !

Les enfants entourent le conteur en scandant :

– Capitaine Personne, vous jouez avec nous ! Capitaine Personne, vous jouez avec nous !

Voyant les enseignants hausser les épaules d’un air fataliste, Ardent dit au jeune conteur : 

– Regardez comment se passe une partie, après vous pourrez vous entraîner à faire courir la balle avec le pied. 

Quand il est invité à participer à la partie suivante, Personne demande à être attaquant. Il court si habilement après la balle, il sait si bien esquiver les défenseurs qu’il fait encaisser une série de buts à l’équipe adverse. Soudain, il lève la main :

– Dames et Messires, à partir de cet instant, je change d’équipe !

Il est accueilli dans l’autre équipe par des hurlements de joie, tandis que l’équipe qu’il quitte crie en vain sa colère. Il continue à jouer jusqu’à ce que les deux équipes soient à égalité. Puis il court vers le mur d’enceinte, l’escalade en un clin d’œil et disparaît. 

Le soir, Montagne est fier de raconter l’évènement :

– On a eu la surprise de voir débarquer un type étonnant. Incroyable ! Il était venu à l’école pour raconter des histoires. Il a regardé une partie, rien qu’une et après, il a joué comme un dieu. 

Flamboyant hausse les épaules et répond d’un ton catégorique :

– Ce n’est pas possible ! C’est nous qui avons inventé ce jeu. Personne ne peut le connaître si on ne le lui a pas enseigné. 

– Je vous assure que si ! répond Montagne d’un ton aussi catégorique. Il n’a jamais vu une partie et la première fois qu’il joue, il joue comme un dieu ! Je crois même qu’il est meilleur que vous !

Le sixième jour du mois des Herbes, à la demande de Flamboyant intrigué par ce mystérieux joueur, le chambellan autorise les instructeurs à échanger leurs écoles. Le capitaine Personne revient se mêler au jeu, sous les cris de joie des enfants, mais Flamboyant est furieux car il ne parvient pas à contrer ses attaques. Comme les buts encaissés s’accumulent, Personne lui dit :

– Mettez-vous carrément devant le but, au lieu de courir partout. Vous n’aurez qu’à bloquer le ballon quand je l’enverrai dans la cage.

Il fait le geste de serrer le ballon dans ses bras, et Flamboyant rétorque : 

– On n’a pas le droit de toucher le ballon avec les mains.

– C’est votre jeu ! Vous faites ce que vous voulez, non ? Qui va vous faire un reproche ? Le roi ? La reine ? Ils s’en fichent bien des règles de votre jeu ! 

Flamboyant hésite, mais le garçon le prend par la main et le plante devant la cage des buts :

– C’est comme à la guerre. Vous avez des attaquants et des défenseurs, vous voyez bien qu’il vous faut aussi des gardes ! Donc, vous décidez qu’il y a un garde devant la cage et qu’il fait tout ce qu’il veut ! Il repousse le ballon envoyé par l’ennemi avec ses pieds, ses mains, sa tête, il a tous les droits ! Attention, j’arrive !

Il traverse le terrain en faisant rouler le ballon sans que nul ne parvienne à l’arrêter puis le lance d’un coup de pied vers le but. Les enfants de l’équipe de Flamboyant hurlent de joie en le voyant se jeter sur le ballon et le bloquer dans ses bras en roulant à terre. 

Flamboyant reste le garde de son équipe et Personne va se mettre devant la cage de l’autre équipe. La partie recommence, plus acharnée que jamais car les deux gardes rivalisent d’habileté pour bloquer les attaques ennemies : ils sautent haut ou roulent à terre sans se ménager, arrachant des cris de joie ou de déception aux petits joueurs. 

A la pause, assis près des garçons du Sud, Personne regarde tristement ses pieds :

– C’est le massacre des innocents, votre jeu !

– Quels innocents ? demandent en chœur Flamboyant et Clair.

– Mes pauvres petits orteils !

Le jeune conteur se masse soigneusement les pieds et soupire :

– Il me tarde vraiment que Dame Arnica revienne. Elle me remettrait les orteils sur pied en un clin d’œil ! Tout le monde en a assez qu’elle soigne ces gens de Tara ! Et nous, on n’a plus personne pour s’occuper de nous !

Clair ne cache pas sa surprise :

– De qui parlez-vous ? Qui soigne les gens de Tara ?

– Dame Arnica, la meilleure guérisseuse du royaume. Ici, dans le bas quartier, toutes les familles la bénissent pour avoir sauvé l’un des leurs, ou l’avoir fait naître sans encombre.

Mais voilà, elle a voulu aller aider ailleurs. En plus de les soigner, à Tara, elle leur apprend tout ce qu’elle sait. C’est une spécialiste des remèdes par les plantes, elle a bien raison, y a rien de meilleur que la pharmacie de Mère Lune et Père Soleil.

Elle sait aussi faire les accouchements, coudre les plaies, tout quoi. Enfin, elle a raison de les former, et quand ils auront du personnel qualifié, elle pourra rentrer s’occuper de nous.

Les garçons du Sud l’écoutent en silence. Clair ressent tout à coup du dégoût pour ce qui, il y a quelques instants lui plaisait tant : « Je suis là à courir avec des gamins alors qu’il se passe des choses passionnantes à l’hôpital de Tara. Cette femme va former des herboristes et quand je reviendrai il n’y aura pas de place pour moi ! » Et la pensée que Braise va côtoyer ces étudiants ajoute la brûlure de la jalousie à son dépit professionnel. 

 Tout en surveillant du coin de l’œil Clair dont le visage traduit les sombres pensées, Personne continue son joyeux bavardage :

– Tant pis, mes pauvres petits orteils attendront ! Heureusement, il me reste encore de son huile magique aux plantes ! Ce soir, je leur ferai un massage qui va les ravigoter, elle est tellement efficace, cette huile aux plantes, à réveiller un mort !

Indifférent au remède qu’évoque le garçon et qui fascine Clair, Flamboyant propose une solution bien simple :

– Au lieu de jouer pieds nus, mettez donc des chaussures !

Personne soupire :

– Des chaussures… j’en ai pas.  Mais il m’en faudrait, vous avez raison. Si je veux continuer à taper dans le ballon, il va falloir que je travaille ! Quel malheur !

Devant les yeux ronds des deux autres, il précise :

– Travailler pour gagner de l’argent et acheter des chaussures. Je ne peux tout de même pas en voler à Messire Godillot, pas à lui. Vous le connaissez ?

– Nous ne sommes pas de Sanara, nous ne connaissons personne, répond Clair.

– Messire Godillot, le meilleur cordonnier de Sanara et le plus gentil. Chaque fois que je passe lui dire bonjour, il dit qu’il veut m’apprendre le métier, parce qu’il croit que je suis triste de ne savoir rien faire ! Le cher homme ! Vous m’y voyez, moi, assis toute la journée à coudre des chaussures ou des sacs ! Je deviendrais fou ! Et ne parlons pas de coudre des ballons ! 

Il regarde de près celui qu’il tient dans les mains :

– C’est un artiste, cet homme ! Regardez comme c’est bien fait : c’est comme un rayon de miel, sauf que c’est en rond. Il m’a dit que l’idée lui est venue de ces petits morceaux parce qu’une abeille est entrée dans son atelier au moment où l’envoyée de la princesse lui demandait une balle spéciale, très solide et très grosse.

– La princesse ? qu’est-ce que c’est que cette histoire ? interroge Flamboyant, qui retrouve son habituel ton agressif.

– Ben oui, la princesse, c’est bien elle qui fait fabriquer ces ballons pour vous, non ?

– Vous voulez dire qu’on les fabrique rien que pour nous ?

– Ben oui, c’est tout à fait nouveau, à Sanara. 

– On ne savait pas, on croyait que c’était un objet qui existait chez vous, mais pas chez nous.

– Pas du tout, c’est tout nouveau, ici. Les gens défilent dans l’atelier de Messire Godillot pour l’admirer coudre ses balles magiques, ils s’entraînent à les faire rebondir, il y en a qui veulent les acheter, mais il refuse, sa production lui est achetée à l’avance par la princesse.

Tout le monde se demandait qu’est-ce qu’elle faisait de tous ces ballons ! Maintenant, je comprends ! Les enfants des deux écoles où vous faites l’instruction racontent qu’ils vont avoir deux ballons dans chaque école. Les gars des autres écoles disent qu’eux aussi ils en veulent. 

Il se lève, s’étire, se tapote bras et jambes :

– Les enfants des écoles, c’est bien, mais je suis sûr que les adultes aussi, ils aimeraient ça. Moi le premier, j’en ferai bien mon métier !

Flamboyant bougonne :

– Les adultes ! Comment voulez-vous que les adultes jouent à ce jeu ?!

– Naturellement, pas des vieux de quarante ans ! Mais des jeunes comme vous et moi, ou un peu plus ! Ils pourraient bien apprendre ce jeu, si on leur montrait les règles, le soir après le travail ou à la pause de midi. Si tout le monde le connaissait, on pourrait faire des tas de parties.

Les gens se passionneraient, ils feraient des paris, comme pour les combats de coq ou de grillons. Et puis après, vous l’apprendriez aux gars de chez vous ! Enfin, excusez-moi, je délire, mais n’ayez pas peur,  je ne suis pas dangereux ! Et demain, vous êtes ici ou dans une autre école ?

– Ben, heu, répond Flamboyant, cette école, c’était exceptionnel, demain je pense qu’on reviendra dans l’autre. 

Tandis que Personne court jusqu’au mur, grimpe et disparaît, Flamboyant dit à Clair :

– Vous êtes d’accord, maintenant qu’on a vu ce type, on peut revenir à l’autre école ?

Il est satisfait de cette rencontre mais ne tient pas à la renouveler car il pense : « Il est meilleur que moi, le cochon !… Mais il a de bonnes idées… que je vais exploiter. » De son côté, Clair ne dit rien, mais sa décision est prise.

Au repas du soir, à peine assis à table, Flamboyant commence son compte-rendu :

– Le type bizarre est venu. Il nous a proposé une règle de jeu supplémentaire, mettre un garde devant la cage des buts. C’est une idée qui a beaucoup plu aux enfants, alors Clair et moi, on a décidé de garder cette façon de jouer, on vous montrera après manger. Mais surtout, ce type m’a donné une idée pour mon action personnelle d’utilité publique. Je vais proposer d’organiser des parties publiques de balle au pied. 

Il a tellement critiqué les premiers projets présentés, que ses camarades ne se gênent pas pour exprimer des doutes :

– C’est moins important que d’assécher un marais ou décorer un temple, ou monter une bibliothèque.

– Ce n’est qu’un jeu pour les enfants !

Ardent reste fidèle à sa promesse de silence mais fait une moue dubitative. Flamboyant est toujours aussi rayonnant :

– On est des enfants, nous ? Et pourtant, on y joue. On va enseigner la balle au pied dans toutes les écoles, comme le veut la princesse, puis je vais demander à la reine l’autorisation de l’enseigner aux adultes. 

Tous le regardent avec stupéfaction et Clair confirme le sentiment général de doute :

– Ça ne peut pas intéresser les adultes !

– Vous avez bien vu que les maîtres d’école se passionnent eux aussi. Je vais mener une action personnelle aussi importante que celles de nos copains et même plus ! Parce que moi, je vais rassembler beaucoup de monde. Et je vais faire ça à Sanara, ça prouve bien mon dévouement à l’Etat et à l’unité du royaume !

Indifférent à toute objection, Flamboyant vogue dans son rêve : 

– Je me mets tout de suite à rédiger mon projet. Il faut aller vite ! Je veux faire un grand tournoi à l’occasion des fêtes du solstice, ici à Sanara. Ce sera une action grandiose ! On en parlera dans tout le pays !

Ô Seigneur Temps, grand merci d’avoir fait évoluer Flamboyant vers cette façon de penser et d’agir ! Mais j’entends Dame Tolérance qui dit de sa douce voix : « Le seigneur Temps n’a fait que laisser germer les graines que Rose a semées, mes jolies graines de tolérance »

Alors, merci à tous les deux, mais d’abord à vous, Dame Tolérance, parce que sans vous, les garçons du Sud auraient fini leur jeune vie la tête sur un billot ou à pourrir  lentement dans un bagne, et moi, je n’aurais rien eu à raconter, quelle misère ! 

Un tournoi de balle au pied ! Je vais me régaler à raconter ça ! Et notre princesse, vous pouvez la guérir de son découragement, comme vous avez guéri ce garçon de son agressivité ? S’il vous plaît, Seigneur Temps, montrez votre puissance pour guérir Des Bleus à l’âme ! 

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