23. La liberté naîtra de l’action

Rose appuie si fort le calame sur la feuille qu’elle le casse. D’un geste exaspéré, elle le lance à la corbeille et en prend un autre pour écrire :

 

Hier, politique de la chaise vide. Aujourd’hui, pendant le repas, Flamboyant et ses comparses ont tout fait pour me dégoûter d’être avec eux.

Ils ont roté et pété à coeur joie, ils m’ont éclaboussée de sauce, ils ont renversé la carafe d’eau qui m’a coulé dessus, alors je suis venue dans ma chambre pour me changer. Et me calmer aussi.

Parce que je ne me suis pas laissée faire : j’ai pris une carafe sur une autre table et je les ai arrosés en disant que c’était un baptême spécial pour les petits cochons.

Montagne m’a sauvée en applaudissant et en disant que cette pièce de théâtre s’intitulait La Princesse et les trois petits cochons, alors je suis sortie en saluant comme une comédienne, mais je pense que les autres élèves ont compris que ce n’était pas un jeu.

Ce qui me déçoit, surtout, c’est qu’Ardent est indifférent à ce qui m’arrive. Il me laisse insulter sans réagir, pas un mot pour me défendre, pas même un sourire ou un regard de soutien.

Elle regrette aussitôt la demande de tendresse que sous-entend cette phrase et se force à raisonner : « Je dois noter objectivement ce qui se passe. Mes sentiments vis-à-vis de certaines personnes sont sans importance.

Je croyais naïvement qu’on donnerait au peuple l’exemple de l’union, mais ils veulent continuer la guerre, ces petits serpents ! Donc, changement de tactique. Puisqu’ils ne veulent pas s’intégrer, à partir de maintenant, je consacre toute mon énergie à me débarrasser de ces ingrats stupides, y compris Ardent ! Puisqu’il n’impose pas la paix à ses copains, je dois me désintéresser de lui ! »

 

Un philosophe a dit « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas » et notre princesse aura bien du mal à faire taire son cœur, vous vous en doutez, sensibles lecteurs et romantiques lectrices.

Et puis, elle se trompe sur Ardent : il est plus rusé que son air doux et avenant ne le laisserait penser ; en fait, c’est un vrai politique : pour parvenir à ses fins, il n’attaque jamais frontalement. 

 

Le soir, après un repas faussement cordial, il prend la parole :

– Mes amis, jusqu’à aujourd’hui, nous donnions à nos collègues une image de farouches guerriers rebelles à tout compromis avec l’ennemi.

Je me réjouis du petit spectacle de ce midi, qui a montré que nous pouvons nous amuser à jouer la comédie. Je félicite les comédiens ! Mais qu’est-ce que tout cela apporte à notre peuple ? Rien ! Absolument rien ! Je vous rappelle que cette école nous offre une occasion unique de travailler pour notre cher Sud. Toutes nos pensées doivent se concentrer sur une action pratique !

– Hé bien, allez-y, faites une action d’éclat ! ricane Flamboyant.

– Je pense que personne ne peut faire seul une action d’éclat, comme le dit mon cher cousin. Alors je vous propose de nous réunir tous les soirs pour chercher ensemble des idées.

 

Aussitôt, Flamboyant quitte la salle et va s’allonger sur son lit, les mains sous la nuque, le regard au plafond. Clair hésite, puis fait comme lui. Jour, Obsidienne, Basalte et Montagne-de-lumière continuent à écouter Ardent :

– Je propose comme piste que chacun réfléchisse à ce qu’il fera après sa libération. Excusez-moi de commencer par moi-même, mais c’est pour illustrer mon propos.

Vous savez comme moi que, quand je reviendrai à Tara, je ne pourrai pas succéder à mon père, qu’il vive à jamais dans la divine lumière. Je ne serai donc pas gouverneur de notre région. Je pense aussi que les terres familiales vont être confisquées en punition de la révolte et donc je n’aurai pas non plus un domaine à gérer.

Qu’est-ce que je vais faire ? Je  pense que je pourrai être avocat. Je ne sais pas comment je vais payer l’école pour apprendre ce métier, mais en attendant, je réfléchis à une action dans le domaine qui m’intéresse, celui du droit.

Et je vous informe que je vais m’entraîner à prendre la parole en public et à argumenter chaque fois que l’occasion se présentera. Et toute personne qui m’apportera la contradiction sera la bienvenue, car cela renforcera mon entraînement.

 

En réponse à ce que tous comprennent comme une allusion à ses perpétuels sarcasmes, Flamboyant, qui a tout entendu depuis son lit, se met à ronfler bruyamment, pour faire croire qu’il se fiche de tout cela.

En réalité, les paroles de son cousin l’ont vivement touché : il se demande lui aussi ce qu’il va devenir quand il rentrera à Tara. En tant que fils cadet, il aurait eu droit à une pension versée par son frère aîné, seul héritier du domaine. Et si la révolte avait abouti, il aurait pu faire une brillante carrière dans l’armée du Sud.

Plus de terres, plus de château, plus d’armée… Il devra travailler pour ne pas mourir de faim, mais à quoi ? Il n’aime que le combat. Le roi le prendra peut-être comme simple soldat, mais jamais un révolté ne pourra accéder à un poste de commandement. 

Le cœur serré, il ne voit que le suicide pour échapper à une misérable vie d’obéissance, mais il se dit qu’en attendant, il profitera de toutes les occasions pour exprimer sa révolte et affirmer son influence sur ses camarades.

A côté de lui, Clair aussi a le cœur triste en pensant à son avenir. 

En tant que premier garçon né après trois filles, il était destiné à reprendre le domaine familial, ce qui ne l’intéresse  pas : « Si les terres ont été confisquées, d’une certaine façon, ça m’arrange. » Mais son éducation aristocratique ne l’a pas préparé à travailler, activité jugée humiliante car elle implique d’obéir à un employeur.

« Et si je ne rentrais pas à Tara ? Ici, personne ne connaît ma famille, je peux travailler chez un herboriste sans qu’on se moque de moi. Oui, mais je vais tout perdre, la famille, les amis… Tout recommencer de zéro dans une ville inconnue…  est-ce que j’en suis capable ? » 

 

PREMIER JOUR DU MOIS DES FLEURS

 

Le soir, face à son cahier de confidences, Rose a d’autres préoccupations que les insolences des Résistants :

 

La nouvelle la plus extraordinaire depuis longtemps : la grande prêtresse de la lune est morte ! Pivoine ne veut plus sortir à partir de maintenant, car elle a entendu toutes les rumeurs en ville : la prêtresse se serait suicidée, elle aurait été égorgée par des solaires, elle aurait été empoisonnée, elle se serait noyée en prenant son bain ou on l’y aurait noyée, tout y passe.

Certains affirment que ce n’est qu’un début, que tout le couvent de la lune va être exterminé par les solaires.

Rose sent que son imagination est prête à croire aux scénarios les plus horribles. Mais non, elle ne veut pas céder à la terreur, elle veut savoir la vérité pour l’examiner avec sa raison, pas avec son imagination.

Comme le couvent est interdit aux hommes, c’est Harmonie-du-ciel qui mène l’enquête, mais Rose sait bien qu’elle ne lui dira rien, seul le roi saura la vérité. Du coup, la princesse a fait porter une lettre à la famille de son amie Camélia pour lui dire de venir la voir. 

« J’espère que sa famille lui transmettra rapidement mon courrier, parce que je veux faire ma propre enquête et elle est bien placée pour me donner des informations, en tant que novice du temple. »

Une ombre effleure son esprit : si les solaires sont capables d’assassiner une femme, peut-être est-elle elle-même en danger ? Non, elle ne peut pas croire que cet adolescent attardé qu’est Flamboyant serait capable d’une telle lâcheté, et puis il n’a pas d’arme, et puis les autres élèves la protègent.

Non, quand elle repense à Flamboyant, elle le revoit s’acharner après la balle comme si sa vie en dépendait, et ne peut s’empêcher d’en sourire, satisfaite de voir que sa stratégie de l’amitié par la balle est en train de réussir. Elle note :

 

Le jeu de balle au pied

Pour montrer son habileté, Flamboyant a compliqué les règles : il ne faut plus ramener la balle dans son camp, il faut l’emmener au fond du camp adverse. Et ceux du camp adverse font tout pour barrer le passage aux « envahisseurs ».

A noter qu’il ne dit pas « adversaire », il dit « ennemi » ou « envahisseur » ! C’est encore la guerre, mais en moins dangereux ! Et il est fier parce que tous les autres obéissent à ses décisions sans discuter. 

Les nouvelles du Sud

Le gouverneur a accepté la demande du prêtre de Tara de restaurer leur temple. En lisant qu’il cherche des peintres décorateurs, j’ai tout de suite pensé à Obsidienne qui n’arrête pas de dessiner pendant les cours. Comme action personnelle d’utilité publique, je vais lui proposer de participer au décor du temple. Père est d’accord.

Le lendemain, Rose s’installe donc à côté d’Obsidienne et lui chuchote :

– Vous êtes vraiment un bon dessinateur.

– Je vais faire un dessin rien que pour vous. Regardez bien ! 

Il commence à dessiner le haut du corps d’un homme et celui d’une femme allongée près de lui. En quelques coups de pinceau, il précise le visage de l’homme, qui a la même coiffure et la même barbe qu’Ardent. Par sa coiffure en chignon, la femme évoque la princesse.

Encore quelques traits et le bas du corps de la femme apparaît, nu et jambes écartées, tandis que l’homme montre son sexe dressé. Mais cette image ne dure qu’un instant. Aussitôt, le pinceau cache le corps de l’homme derrière un buisson. Et quelques traits habillent la femme. 

Choquée par ce qu’elle a entrevu, Rose va s’assoir près de Flamme et lui murmure :

– Pas moyen de travailler à côté d’Obsidienne, il me distrait avec ses dessins.

– Moi aussi, hier il m’en a fait plein. Regardez ce qu’il m’a donné. 

Flamme sort de sous son cours de mathématiques une dizaine de feuilles et les montre discrètement :

– Les chats, je trouve qu’il a bien rendu leur façon de dormir. Les chiens, ils sont drôles, n’est-ce pas ? Mais mes préférés, ce sont les insectes. Dans la réalité, ils ne m’intéressent pas, mais, lui, il les rend charmants. Regardez ces petites coccinelles !

– Tout à fait charmant ! Et à part ça, il ne vous a pas fait d’autres dessins ?

– Non, c’est déjà beaucoup, vous ne trouvez pas, en si peu de temps ! Il est vraiment fort.

 

A la pause de matinée, Ardent invite Rose à l’accompagner faire une visite à Basalte car il a une idée d’action personnelle pour son camarade. Marcher quelques minutes à côté d’Ardent pour rejoindre les chambres remplit de joie la princesse, mais elle garde le visage fermé, sachant qu’elle va avoir à faire avec un de ses plus farouches opposants.

Elle n’est pas surprise de voir qu’il reste couché sur son lit, les yeux au plafond, sans répondre à leur salut. 

Le jeune prince commence à expliquer son idée à Rose : 

– Basalte a déjà une longue expérience car son père lui laissait de grandes responsabilités dans son affaire de travaux publics. Quand nous étions à Tara, il avait le projet d’aménager des marais qui occupent une assez grande surface non loin de notre ville. Ils sont infestés de moustiques et de serpents et personne n’ose s’y aventurer. L’idée de Basalte, c’est qu’ils seraient faciles à…

– Je n’ai jamais dit que ce serait facile, interrompt Basalte en s’asseyant sur son lit. Je dis que c’est possible de drainer ces marécages. Il faut creuser des rigoles pour collecter l’eau et l’évacuer vers la rivière et ainsi on pourrait récupérer des terres et les cultiver. 

– Mais c’est magnifique ! s’exclame Rose. Des travaux d’assèchement, voilà une action publique utile !

– Parce que vous pensez qu’à moi tout seul je vais assécher des marais ? Il faut des ouvriers, des charrettes pour transporter toute la vase qu’ils vont évacuer…

– Je ne suis pas sotte au point de croire que vous ferez tout, tout seul. Puisque vous avez un projet, écrivez-le, présentez-le au roi, et il vous donnera l’argent nécessaire…

Mais cette proposition énerve Basalte : 

– Il me donnera de l’argent ! Vous voulez dire qu’il nous rendra une petite partie des impôts qu’il nous a volés ! 

– Le roi n’a rien volé ! Le nouveau gouverneur va prouver que les vols ont été commis par le ministre !

– Et les travaux seront effectués au nom du roi et il faudra encore lui dire merci ! Et puis, d’abord, je ne crois pas qu’il acceptera ce projet, il s’en fiche bien qu’on manque de terres cultivables, dans le Sud !

Rose ne se retient plus : 

– Pourquoi le roi refuserait-il de créer de bonnes terres ? Mettez-vous bien en tête, que le Sud, c’est aussi son royaume ! Les gens du Sud sont aussi son peuple !! Mais vous, vous êtes toujours dans le refus d’appartenir au Royaume ! Décidément, le seul moyen de vous ôter vos folies nationalistes de la tête sera de vous la couper !

Ardent tente de l’arrêter en la retenant par l’épaule mais elle se dégage et s’en va, visiblement exaspérée. Le garçon tente encore de convaincre son camarade d’accepter la paix, mais celui-ci repousse tous ses arguments et ajoute brutalement :

– Et puis arrêtez de vous renifler les doigts ! Depuis que vous l’avez touchée, vous gardez les doigts sous le nez, pour sentir son odeur, c’est dégoûtant.

Ardent sent ostensiblement ses doigts :

– Hmm ! Ce  parfum de rose, c’est incroyable comme il a l’air naturel… Pourtant je l’ai à peine touchée, ajoute-t-il dans un soupir. 

– Vous dites ça d’un ton de regret, quelle honte… Mais enfin, pensez à ce que vous avez perdu ! Votre père vous préparait à lui succéder, vous auriez été notre prince, au lieu de quoi, vous vous soumettez joyeusement à notre ennemie, la future reine ! 

– Qu’est-ce que ça peut faire qu’elle soit la future reine ? En attendant, il y a un roi et si ce roi accepte de payer les travaux d’assèchement, c’est bon pour Tara ! Et vous, vous pourrez enfin montrer de quoi vous êtes capable ! Vous êtes le plus expérimenté de nous tous et vous restez là à dormir pendant que le peuple a faim !

 

En regagnant la salle de cours, Ardent regrette d’avoir laissé transparaître devant son ami l’attirance qu’il éprouve pour Rose : « Basalte ne me trahira pas, mais il faut que je m’applique à avoir l’air indifférent. J’aurais belle mine, moi l’héritier du chef de la révolte si on me voyait soupirer d’amour devant la future reine. » 

 

Désormais, il veillera à ne pas s’asseoir près de celle qu’il aime, à lui parler le moins possible, à ne jamais lui sourire. En voyant le manège de Flamme et Obsidienne qui ne cessent d’échanger des sourires et des regards sous couvert de disputes, il a compris que l’amour se nourrit de mille petits échanges insignifiants en apparence. Il veillera à ce que de tels échanges n’aient pas lieu entre lui et la princesse. « Puisque de toute façon cet amour est sans espoir, autant le tuer dans l’œuf ! » se dit-il.

 

Je suis d’accord avec vous, cultivé(e)s lecteurs et lectrices, c’est dommage de voir deux êtres si bien assortis ne pas pouvoir s’aimer en paix, sous prétexte que leurs communautés sont ennemies, mais dans la vie, ce n’est pas comme au théâtre, on ne peut pas toujours dire « Tout est bien qui finit bien ». 

Mais, après tout, nous ne sommes qu’au début de leur histoire commune, tout peut changer, si le seigneur Temps veut bien les aider, car il est capable de provoquer de grands changements.

La preuve :

 

Dès la fin des cours, Rose s’empresse de noter sur son cahier que Basalte est finalement venu prendre le repas de midi avec les élèves et qu’il accepte enfin d’intégrer l’École. Comme il lui avouait ne pas se sentir capable de rédiger un projet, elle l’a dispensé d’assister aux cours et lui a dit d’aller tout de suite à la bibliothèque demander l’aide de Dame Alinéa. 

 

« Je suis sûre que Père sera ravi qu’on améliore les terres d’une région du Royaume. Je vais demander qu’il puisse partir le plus tôt possible. Ouf ! Bientôt un de moins, même si celui-là était le moins encombrant ! »

Elle note aussi que les amis de Flamboyant ont de nouveau voulu lui jouer une petite scène à leur façon pour la ridiculiser, mais Montagne-de-lumière a saisi Clair et l’a jeté dehors sans ménagement. Le garçon s’est étalé de tout son long dans la cour et peinait à se relever.

Davantage par souci de garder les otages en bon état que par sympathie pour Clair, dont elle n’aime pas l’air hautain, elle a demandé à un serviteur de l’emmener se faire soigner chez Messire Armoise, le vieil herboriste qui vit dans le palais. Le repas s’est continué sans lui, dans un silence de mort.

Elle juge inutile de noter le comportement d’Obsidienne : elle n’est pas prête à l’oublier et il est facile  à analyser. 

 

Le soir, dans la salle commune où les internes de l’Ecole de l’Union prennent leur  repas, l’ambiance est tendue, car Clair n’a pas réapparu depuis sa brutale expulsion au repas de midi. Pour détendre l’atmosphère, Miroir-des-eaux prend la parole, d’une voix un peu timide :

– Mes amis, pour vous aider à réfléchir à votre action d’utilité publique…

Voyant que les autres le regardent d’un air intrigué, il s’enhardit :

– Voilà… Je voudrais vous raconter une histoire que ma mère me racontait quand j’étais petit. Quand j’étais en colère ou triste, elle m’appelait Mon petit Loup, et me disait :

«  Il y a deux petits loups en vous. L’un se nourrit de vos joies, des gestes gentils que vous faites, des cadeaux que vous faites ou que vous recevez, il se nourrit de vos chansons et des musiques que vous écoutez, de toutes vos joies.

L’autre se nourrit de vos colères, de vos tristesses, des insultes que vous prononcez, des coups que vous donnez, de toutes les méchancetés que vous faites ou que vous avez envie de faire.

Ces deux loups sont petits comme vous, mais ils vont grandir comme vous, et quand vous serez adulte, l’un des deux sera plus fort que l’autre. Le plus fort commandera, et l’autre sera obligé de lui obéir. Et vous savez lequel sera le plus fort ? Celui que vous aurez le mieux nourri. »  

– J’ai rien compris, s’exclame Flamboyant. Je vois pas le rapport entre vos loups et cette fichue action soi-disant d’utilité publique.

– Hé bien, heu, je vous raconte ça pour vous encourager… Votre action sera utile aux autres, mais elle vous fera du bien à vous aussi, elle vous permettra de nourrir le gentil loup qui est en vous.

– Qu’il crève le gentil loup, s’écrie Flamboyant, en frappant du poing sur la table. Qu’il crève et que l’autre le bouffe ! J’en ai rien à faire d’être gentil, je veux être le plus fort, c’est tout !

Ardent, Montagne et Jour, désolés de voir des larmes dans les yeux de Miroir, commencent à tancer vertement Flamboyant pour sa brutalité, quand l’arrivée de Clair interrompt la dispute.

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